Comme vous avez pu le constater dans le précédent article de cette catégorie : La VÉO : qu’est ce que c’est ? , les Violences Éducatives Ordinaires sont très nombreuses, répandues et se retrouvent à tous les niveaux de notre quotidien : à la maison, dans nos relations parents-enfants,… mais également à l’école , de manière sournoise et insidieuse car invisible ou presque, et de ce fait, méconnue.
En effet et bien malheureusement, notre système éducatif français – par son mode de fonctionnement et les valeurs qui y sont prônées – a installé et bien ancré au sein de nos écoles une multitude de VÉO. C’est d’ailleurs et en premier lieu au sein même de sa structure que sont présentes les premières VÉO.
Nous sommes nombreux à en avoir déjà entendu parler, mais sans réellement avoir bien compris de quoi il était question. On pense principalement à la fessée, à la gifle…mais la Violence éducative ordinaire ne se résume pas à cela.
En effet, la VÉO regroupe toutes les violences d’intensités différentes, qui semblent communément admises car elles auraient -selon les croyances communes- des vertus « éducatives ». Le terme VÉO fait référence aux travaux d’Olivier MAUREL (cofondateur de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire) et d’Alice MILLER avant lui (Docteure en psychologie, psychothérapeute et auteure de plusieurs livres sur l’influence des maltraitances subies pendant l’enfance dans la vie de l’adulte).
Travailler avec de nombreux enfants, aux âges et besoins différents, en répondant à l’organisation de la structure, de la directrice, des collègues, des familles, n’est vraiment pas une mince affaire. Il y a également les contraintes relatives à ce choix de vie : des horaires de travail parfois compliqué avec des coupures, des collègues absents et non remplacés ou encore des heures supplémentaires en pagaille. C’est un travail qui est extrêmement prenant psychologiquement, émotionnellement également. Vous devez donner le meilleur de vous-mêmes et les moyens qui sont mis à votre disposition ne sont pas toujours suffisants ou suffisants à vos yeux. Nous ne cessons d’entendre parler du mal-être de ces professionnels qui font le choix d’offrir leur tendresse aux enfants et qui ont mal à leur travail, qui ne se sentent pas épanouis, écoutés, entendus, un monde où le rendement semble remplacer peu à peu l’objectif premier des lieux d’accueil : assurer le bien-être physique et émotionnel des enfants.
Le choix que vous avez fait d’accompagner ses enfants pour relayer les parents durant leurs obligations est un choix magnifique et très fort de sens pour la société entière. Mais malgré vos efforts, la collectivité elle-même peut être source de Violences Éducatives Ordinaires (VEO) ou vous pouvez en être témoin de la part de vos collègues. Loin de moi l’idée de vous culpabiliser, l’idée de ces articles est de vous aider à prendre conscience des fonctionnements qui ne sont pas adaptés, à les réorienter tout en prenant en considération les contraintes et le fonctionnement de la collectivité qui est très particulier.
La micro-crèche a de particulier sa taille mais également les professionnelles qui peuvent y travailler. En crèche il y a des professionnels « fraîchement diplômés », en micro-crèche le recrutement de ces profils n’est pas envisageable. Nous allons faire le tour des critères pour le recrutement de votre future équipe. Sachez que c’est à vous de vérifier que vos salariés répondent aux exigences de diplôme et d’expérience du décret. Il ne faut donc pas hésiter à demander les photocopies des justificatifs bien entendu, mais également à appeler les anciens employeurs pour s’assurer des périodes effectivement travaillées (avec l’autorisation du candidat obligatoirement). Prenons l’exemple d’une professionnelle titulaire d’un CAP petite enfance, elle peut tout à fait vous apporter un certificat de travail qui notifie qu’elle y a été employée de Novembre 2012 à Décembre 2015. Donc elle possède bien deux ans d’expérience, mais si elle a été en congé maternité puis parental sur une durée totale de deux ans… Il ne lui reste plus qu’une année d’expérience « réelle ».
Le gestionnaire
Vous l’avez lu dans mes précédents articles, il n’y a aucune obligation à ce qu’il soit diplômé de la petite enfance ou en est une quelconque expérience. À noter tout de même que s’il est étranger à cet univers, il devra s’entourer d’un « référent technique ». Dans certains cas l’embauche d’un référent technique vous sera imposé même si vous êtes diplômé de la petite enfance, et peu importe votre diplôme. Selon les PMI dont vous dépendez, sans diplôme, vous pourrez exceptionnellement participer à l’accueil des enfants mais sans compter dans le taux d’encadrement (donc en renfort, et en aucun cas à la place d’un salarié diplômé). Parfois les règles sont plus strictes et vous n’avez aucunement le droit de vous occuper des enfants que vous accueillez. Enfin, dans d’autres cas vous y êtes autorisés pour pallier un cas d’urgence, par exemple un professionnel malade pour qui vous n’avez pas de remplaçant.
Vous allez vite vous en rendre compte lors des démarches d’ouverture de votre future micro, il y a un sujet qui revient très souvent et qui vous pose aussi sûrement pas mal de questions, il s’agit des budgets ! Et oui, parce que même si votre projet repose sur des valeurs comme offrir aux enfants un lieu d’accueil épanouissant, être à l’écoute des demandes des parents et respecter leurs choix éducatifs ou encore enfin trouver un lieu de travail qui soit en lien avec vos valeurs professionnelles… Soyons honnêtes, nous parlons de votre futur travail, donc il va bien falloir aborder la question du financier (à moins que vous acceptiez d’être bénévole mais dans ce cas rejoindre une association sera bien plus facile pour vous !).
Donc les budgets c’est la grosse question sur laquelle vous ne pouvez pas faire l’impasse, car ils vont vous permettre par exemple de fixer votre tarif horaire, mais également de savoir combien vous allez pouvoir payer vos salariés (utile quand la question se pose en entretien de recrutement !) mais aussi de combien vous allez avoir besoin pour concrétiser votre rêve ? Et combien de rentrée d’argent minimale nécessitera votre crèche chaque mois ! La banque vous demandera un budget très détaillé afin de savoir si elle a envie de prendre le risque de vous accompagner dans l’aventure ou non.
Il faut différencier deux types de budget. Tout d’abord le budget d’investissement, c’est celui dont vous aurez besoin pour ouvrir. Il est composé de tous les achats qui sont indispensables à l’ouverture de votre micro donc le matériel de puériculture, les meubles, l’électroménager, peut-être que votre location demande un « pas de porte ». Vous pouvez en trouver des modèles sur internet. Sans ce sésame, pas de financement, et de toute façon c’est une pièce indispensable pour votre dossier de demande d’agrément car la CAF a également besoin de ce document pour estimer vos droits à la subvention à l’investissement, un coup de pouce dont il serait dommage de se priver. Mais sachez également que si cette aide vous est octroyée, elle le sera en remboursement des dépenses que vous avez déjà effectuées, donc il faudra tout de même avancer les fonds. Vous pouvez faire appel à une connaissance qui est calé en comptabilité pour le réaliser, ou bien vous aider avec des tutos et des trames que vous trouverez sur internet si vous êtes à l’aise. Encore une fois, inutile de prendre le modèle d’un autre porteur de projet, cela ne ferait pas sens du tout et ne serait pas cohérent. Peut-être qu’ils fournissent le linge de lit alors que vous souhaiterez que les parents le fournissent. Peut-être qu’ils fourniront le goûter alors que vous non. Tout est si détaillé dans ce budget comme par exemple la partie des travaux, que vous ne pouvez vraiment pas le réaliser approximativement, sous peine qu’il soit jugé « amateur » auprès des banques et qu’elles ne vous suivent pas. Elles ont besoin d’être sûres que non seulement votre micro rentrera assez d’argent pour rembourser le crédit et payer les charges, mais sachez que c’est aussi votre personne qui est jugée lors de ces rendez-vous. Le conseiller que vous avez en face de vous (ce sont souvent les directeurs d’agence qui s’occupe de ce genre de dossier d’ailleurs) va essayer de savoir si oui ou non vous ferez un bon chef d’entreprise, si oui ou non vous êtes sérieux et vous serez en mesure de réaliser avec professionnalisme toutes les tâches à hautes responsabilités qui vous incomberont. Que vous soyez l’assistante maternelle de l’année ou le boulanger du village d’à côté, à vrai dire ce n’est pas le plus important pour lui. Donc, donnez-lui des documents fiables, précis, qui ont été rédigés avec l’appui de personnes professionnels dans ce domaine, autrement votre image de sérieux s’envolera aussi vite que votre accord de prêt !
Pour vivre, et surtout être vivante, une micro-crèche a besoin de partenaires. Seule, elle n’existe pas ! Alors il y a les partenaires auxquels on pense immédiatement : les parents, les enfants ou les professionnels par exemple. Mais il y a aussi des partenaires plus « invisibles » qui sont pourtant indispensables.
Tout d’abord, si vous avez lu d’autres articles sur l’ouverture d’une micro-crèche, vous devez très bien connaître maintenant la PMI, Protection Maternelle et Infantile. C’est un service du Conseil Général qui s’occupe notamment de l’agrément et de la supervision des établissements d’accueil du jeune enfant. C’est au Conseil Général et plus particulièrement à son président que vous devrez adresser votre demande d’agrément lorsque votre dossier sera complet et que vous serez prêt à démarrer votre seconde aventure : l’ouverture !! (Oui, le projet d’ouverture est vraiment la première aventure mais l’ouverture en elle-même en est une vraie également !). Vous allez avoir plusieurs rendez-vous avec votre médecin de PMI. Il sera votre référent concernant le projet, l’ouverture et le fonctionnement de votre crèche. Votre médecin référent vous est désigné selon la commune ou le secteur d’implantation de votre micro-crèche. Il va être avec vous durant les démarches pour l’ouverture jusqu’à l’agrément. En effet, même si la décision d’agrément revient au président du Conseil Général, cette décision sera prise en fonction des éléments que votre médecin référent sera en mesure de lui transmettre. Vous aurez tout d’abord la première rencontre pour présenter votre projet, ensuite vous allez sûrement relire ensemble votre projet éducatif et pédagogique et votre règlement de fonctionnement. Faites confiance à son expérience, elle visite régulièrement des dizaines de structures différentes, mais concernant vos valeurs elles doivent être vôtres ! Vous pouvez également convier votre médecin à la visite du local que vous convoitez, avant de vous engager (ou lui présenter vos plans et photos si vous partez sur une construction ou si vos disponibilités mutuelles ne sont pas compatibles). C’est très important de l’associer à la décision de votre local, car en visitant elle pourrait relever des points que vous n’avez pas vu et qui seront rédhibitoires et réduiront à néant vos espoirs (sur ce local uniquement bien sûr !). Avant de lui proposer une visite, assurez-vous de la viabilité de votre projet auprès de l’agence immobilière ou du propriétaire, son temps est précieux et elle ne pourra vous accompagner sur chaque visite que vous faites ! Lorsque vous aurez jeté votre dévolu sur le local de vos rêves, vous allez certainement devoir faire des travaux ou petits aménagements pour que vous passiez d’un « local » à « votre crèche », votre médecin référent prévoira donc une visite pour valider les locaux et donner ses dernières préconisations avant que vous ne déposiez votre dossier de demande d’agrément complet. Une fois l’agrément obtenu, votre médecin référent sera également présent pour vous donner les indications d’aménagement, de sécurité afin que l’ouverture et l’accueil des premiers enfants soient prévus dans les meilleures conditions possibles. Enfin, chaque année au minimum, elle fera une visite afin de constater que la crèche répond à toutes les normes d’hygiène et de sécurité que l’on est en droit d’attendre d’un lieu qui accueille des tout-petits. Son rôle est également de vérifier que la règlementation est bien respectée notamment concernant le recrutement et les exigences de diplôme et de formation des professionnels, le nombre d’enfant accueillis en respect avec le taux d’encadrement légal et votre agrément. C’est également vers elle que vous devrez vous tourner si vous avez des demandes particulières concernant de grandes modifications de fonctionnement, de projet pédagogique, d’aménagement…
Le règlement de fonctionnement (ancien règlement d’établissement) est obligatoire dans toute structure d’accueil. Il regroupe les règles et le fonctionnement de votre micro-crèche. Il fait partie des pièces à fournir lors de la demande d’agrément, mais il sera également transmis aux familles qui inscrivent leur enfant et qui doivent obligatoirement l’accepter et le signer avant l’accueil de leur enfant. Il est donc très important qu’il soit clair et le plus exhaustif possible. Je ne peux que vous conseiller d’en faire la lecture lors du rendez-vous d’inscription afin de répondre aux interrogations des familles et de s’assurer qu’ils l’ont lu et compris. Cela va vous prendre du temps mais en contrepartie c’est une sécurité qui vous évite de nombreux quiproquos durant toute la durée de l’accueil de l’enfant (et 3 ans avec des quiproquos incessants, ça peut vite être fatiguant !)
Il doit en premier lieu préciser le nom de la crèche, son adresse, les noms et qualifications des personnes responsables de la micro-crèche, et l’âge des enfants accueillis. Il précise les jours et heures d’ouverture de votre micro, les jours de fermeture annuelle (jours fériés, congés, journée de réunion…). N’oubliez pas de tout préciser ! Par exemple si votre crèche est ouverte le 24 Décembre mais que vous souhaitez la fermer à 15h au lieu de 18h il faut absolument le préciser ! Les parents doivent pouvoir s’organiser pour leurs congés par rapport à vos fermetures et autres spécificités et les parents (tout comme nous !) détestent être prévenus au dernier moment et mis au pied du mur ! Je vous conseille vivement d’indiquer que sur des périodes très peu fréquentées (les ponts par exemple), vous vous réservez le droit de fermer la crèche si la fréquentation est jugée insuffisante. Ce petit détail est très important car si vous devez ouvrir votre crèche pendant 12h (une journée) pour la présence d’un enfant le matin, et un enfant toute la journée, ce n’est financièrement un choix qui n’est pas du tout judicieux. D’autant que sur des journées de ce type, les parents confient leur enfant afin de souffler un peu mais sur une amplitude horaire plus courte puisque souvent ils ne travaillent pas. Et pour l’enfant, passer une journée en quasi tête-à-tête avec un professionnel n’est pas forcément agréable lorsqu’il a l’habitude de retrouver ses copains et copines pour jouer.
Le règlement précise ensuite le rôle de chaque membre de l’équipe : le gestionnaire (pensez à préciser si vous ferez partie du personnel encadrant et dans quelle mesure), la référente technique, les auxiliaires, les CAP, l’agent d’entretien, le cuisinier… Il faut également indiquer s’ils sont à temps plein ou temps partiel et s’ils sont référents d’un groupe ou autre. Par exemple il peut y avoir une référente qui ne s’occupe que du suivi des consommables de la crèche que les parents doivent fournir : coton, gel nettoyant, doliprane… Les parents doivent savoir que c’est donc normal que ce soit elle qui leur en fasse la demande.
Les conditions d’admission doivent être énoncées très précisément. Comment obtenir une place dans votre micro-crèche ? Existe-t-il des places réservées ? À qui ? Au nombre de combien ? Est-ce que les parents doivent rapporter le dossier complet avant l’inscription de l’enfant ou bien est-ce un dossier de « pré-inscription » qui doit être fourni ? Il faudra donc bien lister tous les documents nécessaires à la prise en compte de la demande d’inscription. Mais il faut également être très clair sur le délai que vous vous accordez pour donner une réponse, les conditions d’admission (ou de priorité) et ce à quoi vous vous engagez après la demande ! Indiquez ce qui valide définitivement l’inscription de l’enfant et l’accueil à la date prévue (la signature du contrat d’accueil par exemple). Précisez également ce qui se passe dans le cas où les parents changent d’avis et dans le cas où la date prévue d’accueil initiale n’est pas respectée. Vous devez être « couvert » sur toutes les situations qui se présenteront à vous car celle-ci est très commune : une famille vient inscrire son enfant pour le mois de Juin, mais finalement papy et mamie viennent passer des vacances, maman a des congés à poser et vous ne l’accueillerez qu’en Septembre. Gardez à l’esprit que votre micro-crèche a des frais fixes chaque mois qu’elle doit honorer et que vous devez absolument réfléchir à la marche à suivre si un cas de figure comme celui-ci se présente afin de ne pas « perdre » 3 mois d’accueil.
Singapour est un jeune pays asiatique qui a connu un essor spectaculaire et fulgurant après la 2nde guerre mondiale, suite à son indépendance proclamée en 1965. Disposant de très peu de ressources naturelles et qui de surcroît ne sont pas renouvelables, ce pays a choisi de tout miser sur ses ressources humaines.
Un programme pour tout changer
Miser sur les ressources humaines passe par l’ « éducation » de la jeunesse, qui est l’avenir d’un pays. Singapour a choisi d’opter pour l’innovation, à la fois pédagogique et technologique – avec un recours intensif à la technologie.
Ils ont adopté un modèle asiatique très traditionnel, et très strict. Ils commencent le matin à 7h30, avec des journées misant tout sur le travail, l’effort et la discipline. C’est un système extrêmement compétitif, qui a ancré dans les esprits le sentiment que la réussite sociale et professionnelle est vitale. Un programme nommé « des écoles qui pensent, une nation qui apprend ».
Ce programme prévoit principalement 2 choses :
équilibrer la priorité accordée à l’acquisition du savoir, au développement des compétences et à l’intégration des valeurs traditionnelles asiatiques (comme travail et discipline). Cela passe par des méthodes d’enseignement voulues engageantes et efficaces, ainsi que par des évaluations globales et récurrentes ;
investir plus de ressources dans la main-d’œuvre, le financement et les infrastructures.
Le gouvernement indonésien a donc choisi de consacrer 20% de son budget total à l’enseignement, sachant que l’éducation dans ce pays participe réellement au développement économique et social, et sert de modèle international.
Ce budget est pour une bonne partie investi dans la formation des enseignants. En effet, après avoir tout mis en œuvre pour accroître les effectifs, le gouvernement s’est attaché à la qualité de l’enseignement, puis à l’aide apportée aux enfants afin qu’ils atteignent leur plein potentiel.
Singapour est ainsi arrivé N°1 de l’enquête Pisa en 2015, pour toutes les matières étudiées. L’enquête PISA est une étude menée par l’OCDE afin d’évaluer le niveau des élèves à une échelle mondiale : Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves. Les derniers résultats ont été publiés en 2016, pour des études menées en 2015. L’Allemagne était alors 16ème, la France 26ème, ex aequo avec l’Autriche, et sur un total de 70 pays étudiés. Les élèves singapouriens avaient en moyenne 2 années d’avance sur les autres élèves de l’OCDE. De nouveaux résultats sont attendus en 2019, basés sur des enquêtes menées en 2018.
Si nous reprenons la liste des documents à fournir pour la demande d’agrément, il nous reste à voir « l’adresse de l’établissement », « le plan des locaux ». Il va donc maintenant falloir s’atteler à la recherche du local ! Nous allons enfin entrer dans du concret et laissez un peu de côté la rédaction ! On passe à l’action !
Il faut savoir que comme les micro-crèches ont été créées à titre expérimentale, il existe très peu de législation en la matière. Les critères exigés le seront principalement par le médecin de PMI référent de votre structure. Pour commencer il va donc falloir prendre contact avec lui, lui présenter votre projet, et collecter le maximum d’informations possibles sur ses attentes en matière de local. Car, rappelons-le, c’est la PMI qui va se prononcer sur l’agrément de votre future micro-crèche et il vaut mieux connaître ses exigences avant de vous engager sur un local qui ne correspondrait pas, ou qui engendrerait des frais trop importants par rapport à ce que vous avez prévu.
Il y a par ailleurs des critères de « bon sens » que vous pouvez déjà commencer à rechercher et ainsi faire vos premières démarches. En attendant le rendez-vous tant attendu avec la PMI vos premières recherches vous permettront d’estimer le budget qui sera nécessaire, les villes ou quartiers qui répondent le mieux à vos attentes. Dans cette grande aventure, qui sera la plus longue et la plus épuisante moralement (vous connaissez les montagnes russes émotionnelles ? Accrochez-vous, ça décoiffe !) toutes les possibilités s’offrent à vous : la location à un particulier d’une maison ou d’un appartement d’habitation, d’un ERP (Établissement Recevant du Public), louer à une agence immobilière classique ou spécialisée,acheter ou faire construire une maison ou encore (le meilleur pour la fin) occuper des locaux qui sont mis à votre disposition par la mairie (gratuitement ou en contrepartie d’un petit loyer). À ce stade de votre projet aucune de ces solutions n’est à mettre de côté, car tout dépendra du marché de l’immobilier sur votre zone d’implantation, de l’architecture générale (je pense notamment aux maisons de villes qui sont à proscrire), des surfaces de terrains, des prix…
Tout d’abord pensez que le local que vous allez choisir devra répondre à des normes de sécurité et d’accessibilité puisqu’il s’agit d’un (ERP) et qu’à ce titre il doit par exemple être accessible aux personnes à mobilité réduite. Cela signifie qu’il vaut mieux choisir une maison avec une entrée de plain-pied, un appartement en rez-de-chaussée ou avec un ascenseur. Ne visitez jamais sans votre mètre ! La porte d’entrée doit mesurer un minimum de 0.80m et ce n’est qu’une des nombreuses caractéristiques que doit rassembler votre local. Mais sachez qu’en matière de lieu, rien n’est impossible. Peut-être que la maison que vous convoitez à des marches à l’entrée mais possède d’autres entrées possiblement aménageables ? Ou peut-être que dans votre budget des travaux pour réaliser une rampe d’accès sont envisageables ?
L’école démocratique, c’est une théorie, une philosophie de vie : il ne s’agit pas d’une école en particulier (même si celle de Sudbury est considérée comme un modèle pour beaucoup), mais d’une nouvelle idée de l’école. Les écoles démocratiques sont nées d’une réflexion, menée aux États-Unis et en Europe. Les origines de ce courant de pensée remontent au moins au XVIIème siècle, comme en témoigne notamment l’ouvrage de John Lock, « Pensées sur l’éducation », où il est un des premiers à déplorer que les apprentissages soient contraints et forcés, et à encourager au contraire un apprentissage mené par l’enfant.
Les pionniers
Plusieurs pédagogues reconnus à l’origine des pédagogies alternatives s’inspirent largement, et chacun à sa manière, de cette idée – l’enfant mène lui-même ses apprentissages. Il y eut au début du XXème siècle plusieurs expériences menées dans des classes d’écoles publiques, dans différents pays. Ces nouveaux modes de fonctionnement à l’essai s’inspiraient beaucoup de la pédagogie Freinet. L’idée de départ était de proposer une nouvelle approche au sein des classes, sans penser forcément à créer un nouveau type d’école. Toutefois, les observations menées auprès des « enfants testeurs », ont permis de poser peu à peu les fondements d’une nouvelle école. Les pères des écoles démocratiques ont commencé par se détacher des programmes et techniques formelles. Au contraire, ils avaient à cœur de créer un nouvel environnement plus propice aux apprentissages naturels, en proposant des environnements qui allaient provoquer la découverte et l’apprentissage, et en stimulant l’autogestion du groupe. Les 1ères expériences ont porté sur le langage : les enfants apprenaient en étant exposés à différents langages.
Les fondements de l’école démocratique
La plus ancienne école démocratique encore en activité aujourd’hui a été fondée en Angleterre en 1921 : Summerhill, par Alexander Neill. On y retrouve les principes fondamentaux de l’école démocratique :
Les cours sont facultatifs ;
On apprend sans aucune contrainte ;
Les enfants décident eux-mêmes du déroulement de leur journée ;
La gestion de l’école est basée sur l’égalité des voix de ses membres ;
Les élèves établissent eux-mêmes les règles qui régissent l’école, après discussion commune ;
Une sorte de « cour de justice » se réunit chaque semaine, afin de résoudre les problèmes et de prendre des décisions tous ensemble. Enfants comme accompagnants participent à ces conseils.
Qu’on l’appelle école démocratique, école dynamique, ou même école du 3ème type (l’école du 1er type étant une école traditionnelle, l’école du 2ème type regroupant les écoles utilisant des pédagogies actives), on parle bien toujours du même concept, avec des écoles fondées sur les mêmes principes de base que nous venons d’énumérer.
Le modèle : Sudbury
Dans les années 60, il y eut aux États-Unis une série de créations d’écoles inspirées de Summerhill. La plus célèbre est la Sudbury Valley School, qui fut fondée en 1968 par un couple d’anciens universitaires. Cette école inspira bon nombre d’écoles démocratiques en France (et notamment celle de Ramïn Farhangi). Les enfants y sont considérés comme des individus uniques, et des êtres humains à part entière, indépendants de leurs parents – ils ne sont pas inférieurs parce que ce sont des enfants. Toutes les écoles démocratiques n’ont pas forcément le même type de fonctionnement, mais elles partagent les mêmes principes fondateurs. On peut distinguer des écoles « type Sudbury », et d’autres : c’est le principe même de la démocratie. On trouve également des écoles classiques qui expérimentent dans une ou plusieurs classes un fonctionnement démocratique (en France, le Lycée autogéré de Paris ou le Lycée expérimental de St Nazaire).