Témoignages - Violences en collectivités

A 8 ans, il fugue de l’école | Témoignage – Violences à l’école

Fuguer par peur des conséquences

« J’avais huit ans, en CE2, et une fois toutes les deux semaines nous allions dans une autre école pendant une après-midi.

D’habitude, j’avais un maître, mais cet après-midi-là c’était une maîtresse. J’avais eu cette maîtresse l’année d’avant, tout s’était très bien passé : pas de peur, pas de problème, j’étais très à l’aise avec elle.

Mais un jour, je ne sais plus pourquoi, je me suis retrouvé avec des lignes à copier. 10, 20 ou 30, je ne sais plus. Étant donné que nous ne voyions cette maîtresse qu’une fois tous les 15 jours, je me suis dit que c’était possible qu’elle oublie ma punition, ou bien qu’elle soit absente.

Le plus dur, c’était qu’il fallait faire signer la punition par les parents. Et ça, c’était impossible pour moi. Donc, la première fois que j’ai revu cette maîtresse, j’ai fait genre : « ah oui, je l’ai fait mais je l’ai oubliée chez moi ». Je l’avais pas oubliée du tout la punition, je l’avais faite mais elle n’était pas signée …15 jours plus tard, je revois la maîtresse et lui rends finalement la punition, toujours pas signée.

J’ai continué comme ça, tous les 15 jours, avec une excuse de merde à chaque fois, et à chaque fois je me retrouvais avec le double de lignes à faire, c’est monté comme ça jusqu’à 500. Quand j’ai appris ça, j’étais paralysé à l’idée de devoir affronter mes parents. La fuite ou l’attaque, j’ai choisi la fuite.

15 jours plus tard, c’est le jour où on doit aller voir cette fameuse maîtresse. On finit notre matinée avec le maître puis on part en bus à la cantine. Le bus arrive à la cantine, on descend du bus, on mange, on va jouer dehors puis la sonnerie retentit indiquant la fin de la pause méridienne. C’est à ce moment que je mets mon plan en action. Je m’isole un tout petit peu du groupe pour me rapprocher des buissons et hop je me cache derrière et pfffiou je recule pour me retrouver derrière le bâtiment. J’entends le bus se remplir, le moteur démarrer, puis c’est le départ. Je fais le tour de la cantine, je passe par un endroit où le mur était cassé et je traverse un champ pour me retrouver sur la route entre le village voisin et le village où il y avait mon école.

J’ai marché ainsi avec mon cartable sur le dos pendant 8/10 kms, j’ai traversé 2 villages et puis je suis arrivé chez moi. Ce sont mes parents qui ont prévenu l’école que j’étais absent : personne d’autre n’avait remarqué mon absence.

Après cet épisode, ni mes parents, ni la maîtresse, ni le maître ne m’en ont jamais reparlé. Et j’ai jamais écrit les 500 lignes … »


~Témoignage anonyme, pour school.ityourself.


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Témoignages - Violences en collectivités

Je me souviens… | Témoignage – Violences à l’école

Souvenirs de VEO en école primaire – ou comment créer des conditionnements

J’étais une enfant pleine de vie, je ne compte pas les heures passées à courir, seule ou accompagnée, avec un ballon, un bâton, en poussant des cailloux, partout, dans la cour de récré, en pleine campagne, en forêt, dans les petites ruelles de mon village d’à peine 400 habitants.

Forcément, à courir comme ça, des chutes il y en a eu. Mais je ne me souviens pas des chutes. Oh non. En revanche, je me souviens avec une clarté impressionnante, avoir été coincée dans le couloir d’entrée de la classe maternelle, avec cette Atsem. Son nom m’échappe, mais pas son visage, autoritaire et fermé, pas plus que ne m’échappe la dureté de son regard. Je revois encore sa main s’approcher de mon genou, avec ce coton imbibé (vous savez, ces bouts de coton hydrophyle qui laissent des filaments dans les plaies) et l’odeur du produit « qui piquait si fort », et qui vous faisait limite tourner de l’oeil. Je ressens encore mon impuissance, la certitude que ça allait faire bien plus mal que la chute elle-même, l’incompréhension totale, l’injustice de la soumission infantile.

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Témoignages - Violences en collectivités

Dès la maternelle… | Témoignage – Violences à l’école

Nous avons déscolarisé nos enfants en mars 2016, après deux semaines de vacances de février passées à répéter, tous les jours et plusieurs fois par jour, « on ne veut pas y retourner ».

L’histoire commence par 2 enfants pleins de vie, heureux de découvrir un nouveau monde et de nouveaux visages, lors de la scolarisation en PS. A l’époque, je n’avais absolument aucune connaissance de nos droits en matière d’IEF – pour moi, l’école était vraiment obligatoire. Les enfants eux, y allaient en courant, et tambourinaient sur la porte d’entrée quand elle n’était pas ouverte à leur arrivée.

L’ombre a commencé à s’étendre sous la forme d’une histoire de clés. Mon fils a commencé à les avoir en horreur, il refusait qu’on ferme les portes, il hurlait quand on ne lui confiait pas la garde du trousseau – et il ne voulait plus mettre les pieds à l’école. La maîtresse et la directrice, interrogées, n’avaient aucune explication à fournir. J’ai profité de vacances pour rassurer mon fils autant que possible, sur nous, sur lui, sur mon Amour inconditionnel et ma présence pour le protéger. Et finalement, ça c’est tassé. Il recommençait à courir pour aller à l’école.

Puis un déménagement, pour une école plus petite, et en moyenne montagne. Avec des familles toutes issues de hameaux plus ou moins isolés. On s’est dit chouette, une école de campagne, ça va être génial.

Mais bien au contraire … Pour dresser un état des lieux rapide :

En MS (pour ma fille) :

  • Mises au coin répétées
  • Chaise du mauvais élève, en plein milieu de la classe
  • Cris permanents (l’instit, interrogé par mes soins, avoua avoir conscience d’être dépassé, et ne pas avoir d’autre solution)
  • Toilettes ouvertes dans le couloir d’entrée de l’école (vous aussi, vous avez du mal à y croire ?)
  • Violences quotidiennes entre enfants, absolument pas gérées par les adultes encadrant
  • Et, pour couronner le tout, attouchements sexuels par des garçons de MS sur des petites filles de PS, MS et GS (oui, vous avez bien lu), d’abord NIES par le personnel, puis décrits comme des faits sans gravité (« il faut bien qu’ils apprennent la vie », nous a-t-répondu)

En GS (pour mon fils) :

  • Imposition de temps d’APS
  • Imposition de classe verte (pour remplir les quotas, selon l’instit. Mon fils pleurait pour ne pas y aller, elle a utilisé tous les moyens possibles pour le soumettre – viens avec un doudou, viens avec des couches, tu dormiras avec les filles, tu dormiras avec les adultes, etc, etc)

Tout cela s’est soldé par un gros mal-être, des pleurs à n’en plus finir, et des supplications pour rester à la maison. Fort heureusement entre temps, j’avais fait des recherches sur le mal-être scolaire, et découvert que l’école n’est pas obligatoire, et que l’Instruction en Famille est un droit, pour tous.

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Témoignages - Violences en collectivités

Négation des besoins physiologiques de l’enfant | Témoignage – Violences à l’école

Aujourd’hui nous vous partageons le témoignage d’une maman, qui raconte la déscolarisation de sa fille, en octobre dernier, après plusieurs années remplies de difficultés en milieu scolaire.

La maman rapporte que sa fille était heureuse d’aller en classe, jusqu’au CE2. Cette année-là, elle s’est retrouvée avec une instit proche de la retraite, assez « vieille école » et qui n’hésitait pas à distribuer des punitions sous forme notamment de lignes à recopier.

L’enfant commença par avoir des maux de ventre, sans raison médicale évidente. Elle reçut un traitement homéopathique et avait pour consigne de ne jamais se retenir ni d’attendre pour aller aux toilettes – y compris donc sur le temps scolaire. C’est là que ça a commencé à sérieusement coincer avec l’instit, qui n’admettait pas le caractère physiologique de la condition de l’enfant, mais au contraire mettait cela sur le compte de « caprices ». 

Cette réaction eut un effet très délétère sur l’enfant : d’autant plus angoissée et terrifiée par la réaction de l’instit, elle se mit à ne plus écouter ses besoins corporels. Elle termina son année scolaire passablement angoissée, et cette angoisse s’installa au point de devenir chronique. La maman rapporte que son enfant resta angoissée tout le temps de sa scolarité. 

A cette angoisse aberrante créée et alimentée par l’instit, vint s’ajouter en classe de CM2 le harcèlement par d’autres élèves – simplement dit la maman, parce que son enfant « ne rentrait pas dans le moule », mais se démarquait par son style, ses goûts, …

Les années de collège restèrent chaotiques, sous la houlette notamment d’un CPE très jugeant et culpabilisant. L’enfant commença à parler vraiment sérieusement d’IEF en année de 5ème :

Elle m’en avait parlé déjà bien avant, mais en 5ème elle était beaucoup plus déterminée. Elle l’évoquait assez régulièrement mais j’avoue que je n’y prêtais pas attention, pour moi c’était une envie de s’orienter vers une scolarité qui était plus facile à ses yeux. Je sais aujourd’hui que ce n’était pas du tout le cas, qu’elle était bien renseignée sur les difficultés que cela représente et l’assiduité que le travail à la maison demande. Elle a des amies sur les réseaux sociaux, dans le domaine des sports équestres notamment, qui suivent ce type de scolarité depuis des années car elles sont engagées à un haut niveau de compétition par exemple, mais elle avait également déjà effectué des recherches de son côté pour trouver une alternative avant de les rencontrer.

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Pédagogies alternatives (Passées et actuelles ; autour du monde)

La pédagogie Decroly – élever les enfants « pour la Vie et par la Vie »

Jean-Ovide Decroly, visionnaire, pédagogue et psychologue belge, vécut de 1871 à 1932. Il travailla notamment avec des enfants handicapés mentaux à Bruxelles, ce qui l’aida beaucoup à cheminer dans sa réflexion. Il fonda à Bruxelles deux écoles expérimentales au début du 20ème siècle, basées sur ses principes qui visaient à répondre aux besoins biologiques et sociaux de l’enfant. Il existe aujourd’hui encore une École Decroly, située dans la banlieue de Bruxelles, qui reprend les éléments de sa pédagogie, et propose un accueil des enfants depuis la maternelle jusqu’au baccalauréat.

Decroly est souvent évoqué comme étant le père de la pédagogie expérimentale – c’est-à-dire tout simplement, que l’enfant apprend en expérimentant. Selon Decroly, comme selon bien d’autres après lui, l’enfant est un être social et pensant, avec des besoins qui lui sont propres. Ainsi, le rôle des adultes est de permettre aux enfants d’apprendre pour leur bien, c’est-à-dire pour leur assurer une vie future heureuse, tout en :

  • Respectant leurs besoins humains les plus profonds,
  • En leur permettant d’exprimer leur fabuleux potentiel (intrinsèque à leur condition d’enfant)
  • En prenant en compte leurs capacités individuelles, ainsi que leur personnalité et leurs centres d’intérêt.

Decroly est l’auteur de plusieurs ouvrages qui ont laissé des traces, notamment « L’initiation à l’activité intellectuelle et motrice par les jeux éducatifs ». Comme vous le découvrirez en lisant les principes fondamentaux sur lesquels repose sa pédagogie, ses idées ont été reprises et développées par de nombreux pédagogues au cours du 20ème siècle.

En effet, s’il était plutôt visionnaire en son temps, les principes que Decroly souhaitait voir adopter dans les écoles de son temps, et au profit des enfants, sont toujours justes et d’actualité. Vous allez voir que l’on retrouve aussi de nombreux éléments de cette pédagogie dans… les exigences du socle commun de l’Éducation nationale.

L’enfant est acteur de ses apprentissages

Il est primordial de mener les apprentissages en accord avec les intérêts de l’enfant. « Il faut mettre un intérêt à la base de tout ce que l’on donne à l’enfant. L’intérêt éveille l’attention » – JO Decroly. Selon lui, l’enfant apprend mieux en suivant 3 étapes successives, dans lesquelles il est directement et totalement impliqué :

  • L’observation, qui offre aux enfants une approche très concrète et réelle des objets, par la manipulation et l’expérimentation (une notion que l’on retrouve très présente chez Jean Piaget). Cela mène l’enfant à comparer, identifier, classer, situer, etc – autant de notions que l’on retrouve dans les exigences du socle commun.
  • L’association, qui permet à l’enfant de classer les objets en catégories par exemple, qui l’aide à structurer sa pensée, et développer des théories – là encore, on retrouve les exigences du socle commun.
  • L’expression, où l’enfant retranscrit le cheminement effectué dans son esprit, où il présente ce qu’il a constaté et appris – vous aurez deviné où, une fois de plus, on peut retrouver tout ça.

Dans ce même registre, il convient à l’adulte encadrant de laisser l’enfant libre de travailler en suivant ses propres centres d’intérêt.

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Posture respectueuse (école alternative sans violence)

La violence institutionnelle ordinaire et propositions pour s’en sortir

J’appelle violence institutionnelle toute action commise dans ou par une institution, ou toute absence d’action, qui cause à l’enfant une souffrance physique ou psychologique inutile et/ou entrave son évolution ultérieure.

Tomkiewicz et P. Vivet, « Aimer mal, châtier bien. Enquêtes sur les violences dans des institutions pour enfants et adolescents ».


La violence inhérente au système : l’obligation

L’obligation est la 1ère des violences institutionnelles en ce qui concerne l’école. Certes, en France, et ce même si de nombreux médias ou d’autres administrations se plaisent à semer le trouble dans l’esprit de parents mal informés, ce n’est pas l’école qui est obligatoire, mais l’instruction. Malgré cette « liberté » (largement ébranlée par la Loi Blanquer, récemment validée par le Conseil Constitutionnel), la pluralité des modes d’enseignement en France reste vraiment minime. Pourquoi ? parce que nombreux sont les parents qui n’ont pas les moyens financiers d’inscrire leurs enfants dans les écoles alternatives ou « hors contrat » qui se développent sur le territoire. Nombreux également sont ceux qui n’osent pas se lancer dans l’instruction en famille : par peur de mal faire ; parce que la société et leur propre éducation les ont conditionnés (un enfant doit aller à l’école) ; parce qu’ils ne peuvent pas, matériellement, se permettre de mettre de côté leur travail ; parce qu’ils ne savent même pas que cette possibilité existe et qu’ils en ont le droit ; parce que le poids des inspections qui y sont liées pèse trop lourd sur leur responsabilité de parents, etc. 

La violence est dans le conditionnement social et éducationnel, elle est aussi dans le manque de moyens et d’informations des familles.

L’obligation à l’école, c’est aussi : 

  • l’assiduité hyper contrôlée des élèves, qui place les parents en porte à faux ;
  • le fait que d’autres adultes, inconnus à la famille, se retrouvent en position de décider pour notre enfant, et sont de fait susceptibles de l’exposer à des modes éducationnels que nous ne souhaitons pas avoir pour notre enfant. Quel terrible pouvoir de l’état que celui-ci … En somme, l’école c’est lorsque d’autres personnes choisissent à notre place comment notre bébé va grandir ;
  • le rythme scolaire auquel on soumet l’enfant, au mépris le plus total de ses rythmes biologiques et de ses besoins individuels : l’individu s’efface sous le poids de la collectivité ; 
  • le programme imposé par l’Éducation Nationale, au mépris des intérêts et aptitudes de chacun, au mépris aussi du rythme de développement du cerveau de l’enfant. Malgré les récentes découvertes des neuroscientifiques, qui revêtent un caractère fondamental pour le développement de l’enfant de manière générale, aucun de ses aspects n’est pris en compte dans l’organisation d’une journée en institution scolaire ;
  • l’obligation de rendement – car l’institution scolaire est bien une entreprise – qui impose aux jeunes élèves tout un système d’examens et de notations, qui va à l’encontre du bon épanouissement de la jeunesse en lui imposant des stress parfois considérables (nous reparlerons du suicide chez les élèves), et en leur inculquant des paramètres de compétitivité ;
  • l’obligation d’avoir un comportement conforme aux exigences sociétales, appuyée par un système répressif et archaïque de punitions, parce que l’élève n’a pas respecté telle ou telle règle de l’institution.
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Posture respectueuse (école alternative sans violence)

Les violences éducatives ordinaires dans nos écoles

Comme vous avez pu le constater dans le précédent article de cette catégorie : La VÉO : qu’est ce que c’est ? , les Violences Éducatives Ordinaires sont très nombreuses, répandues et se retrouvent à tous les niveaux de notre quotidien : à la maison, dans nos relations parents-enfants,… mais également à l’école , de manière sournoise et insidieuse car invisible ou presque, et de ce fait, méconnue.

En effet et bien malheureusement, notre système éducatif français – par son mode de fonctionnement et les valeurs qui y sont prônées – a installé et bien ancré au sein de nos écoles une multitude de VÉO. C’est d’ailleurs et en premier lieu au sein même de sa structure que sont présentes les premières VÉO.

En effet, le système éducatif français est composé de 3 parties : la maternelle, l’école élémentaire et le secondaire (collège et lycée). Et chacune de ses parties est elle-même divisée en cycle pédagogique : le cycle 1, appelé Cycle des Apprentissages Premiers , et qui regroupe les 3 années de maternelle (Petite Section, Moyenne Section et Grande Section) ; le cycle 2, appelé Cycle des Apprentissages Fondamentaux et qui regroupe les classes de CP/CE1 et CE2 ; le cycle 3 , appelé Cycles des Approfondissements et qui concerne les classes de CM1/CM2 et la 6ème, première année de collège ; le cycle 4 , quant à lui, regroupe les 3 années suivantes du collège, 5ème/4ème et 3ème ; et enfin le lycée, avec les niveaux 2nde/1ère et Terminale. Ainsi, pour chaque année de chaque cycle, un programme est établi avec des attendus de fin de cycle bien déterminés :  chaque enfant dans chaque école va donc suivre ce même programme et sera évalué en fonction de ces attendus qui ont été définis et selon lesquels « un enfant de fin de cycle ( …) doit maîtriser telle compétence, doit être capable de ( …). » Ce qui signifie que sont proposés à l’école des apprentissages faisant partie du programme de ce cycle, peu importe si l’enfant y est sensible ou pas à ce stade de son développement . Et si un enfant , à l’inverse, manifeste un intérêt pour un apprentissage faisant partie d’un autre cycle, il lui sera répondu qu’il est trop petit et qu’il verra cela plus tard lorsqu’il passera dans la classe au-dessus ! Au sein d’une classe, les mêmes activités proposées à un même rythme d’assimilation sont censées correspondre à 25/30 enfants – certes du même âge – mais à différents stades de développement et avec des périodes sensibles différentes…C’est là que sont présentes les premières VÉO car l’école ne respecte pas le développement de l’enfant et ne nourrit pas – ou du moins pas de la bonne façon – son besoin d’apprendre. De plus, par son enseignement figé et ses évaluations selon lesquelles un enfant de tel âge doit savoir faire telle chose à tel moment précis, l’école place l’enfant en situation d’échec : un enfant peut avoir besoin de temps supplémentaire pour assimiler une notion, ou il peut tout simplement ne pas y être sensible à la fin du premier trimestre mais parfaitement au début du second…mais malheureusement cette notion figurant au programme du premier trimestre, elle sera considérée comme «  non-acquise » et l’enfant ,comme «  ayant des difficultés » …

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Posture respectueuse (école alternative sans violence)

La VÉO : qu’est ce que c’est ?

Violence Éducative Ordinaire (VÉO)

Nous sommes nombreux à en avoir déjà entendu parler, mais sans réellement avoir bien compris de quoi il était question. On pense principalement à la fessée, à la gifle…mais la Violence éducative ordinaire ne se résume pas à cela.

En effet, la VÉO regroupe toutes les violences d’intensités différentes, qui semblent communément admises car elles auraient -selon les croyances communes- des vertus « éducatives ». Le terme VÉO fait référence aux travaux d’Olivier MAUREL (cofondateur de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire) et d’Alice MILLER avant lui (Docteure en psychologie, psychothérapeute et auteure de plusieurs livres sur l’influence des maltraitances subies pendant l’enfance dans la vie de l’adulte).

Est-il possible de donner une seule définition de la VÉO ?

Voici quelques réponses de fondateur / fondatrice de l’OVEO  (Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire, créé en 2005, compte environ 300 membres dispersés aux 4 coins de la France -voire du monde- et dont l’objectif est de sensibiliser à l’existence et aux conséquences de la Violence Éducative Ordinaire).

Les formes de violence auxquelles l’OVEO doit se consacrer en priorité sont celles qui sont universellement recommandées depuis des millénaires et qui atteignent donc la majorité des enfants ; celles qui sont punitives et celles qui établissent entre le parent et l’enfant un rapport de pouvoir violent.

Olivier MAUREL

La Violence Éducative Ordinaire combine violence, donc utilisation d’une force (physique et/ou mentale) dans le but de « neutraliser » l’autre ; éducative, donc en faisant passer cette action pour quelque chose d’éducatif et donc à forte connotation de « bon ou bien » ; et ordinaire car cette action est tellement commune, acceptée et utilisée par quasi tout le monde que personne ne la voit comme telle et ne la remet en question.

Victorine

La Violence Éducative Ordinaire : une maltraitance non encore perçue comme telle par les élites du pays considéré.

Igor REITZMAN , membre du Comité de parrainage de l’OVEO
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Posture respectueuse (micro-crèche sans violence)

Comment accompagner les enfants au sein d’une micro-crèche ? – Les VEO (Violences Éducatives Ordinaires) en collectivité

Définition et cadre légal

Travailler avec de nombreux enfants, aux âges et besoins différents, en répondant à l’organisation de la structure, de la directrice, des collègues, des familles, n’est vraiment pas une mince affaire. Il y a également les contraintes relatives à ce choix de vie : des horaires de travail parfois compliqué avec des coupures, des collègues absents et non remplacés ou encore des heures supplémentaires en pagaille. C’est un travail qui est extrêmement prenant psychologiquement, émotionnellement également. Vous devez donner le meilleur de vous-mêmes et les moyens qui sont mis à votre disposition ne sont pas toujours suffisants ou suffisants à vos yeux. Nous ne cessons d’entendre parler du mal-être de ces professionnels qui font le choix d’offrir leur tendresse aux enfants et qui ont mal à leur travail, qui ne se sentent pas épanouis, écoutés, entendus, un monde où le rendement semble remplacer peu à peu l’objectif premier des lieux d’accueil : assurer le bien-être physique et émotionnel des enfants. 

Le choix que vous avez fait d’accompagner ses enfants pour relayer les parents durant leurs obligations est un choix magnifique et très fort de sens pour la société entière. Mais malgré vos efforts, la collectivité elle-même peut être source de Violences Éducatives Ordinaires (VEO) ou vous pouvez en être témoin de la part de vos collègues. Loin de moi l’idée de vous culpabiliser, l’idée de ces articles est de vous aider à prendre conscience des fonctionnements qui ne sont pas adaptés, à les réorienter tout en prenant en considération les contraintes et le fonctionnement de la collectivité qui est très particulier.

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Démarches administratives (création d’une micro-crèche)

Comment ouvrir une micro-crèche ? – L’équipe encadrante : qualifications, expériences et missions

La micro-crèche a de particulier sa taille mais également les professionnelles qui peuvent y travailler. En crèche il y a des professionnels « fraîchement diplômés », en micro-crèche le recrutement de ces profils n’est pas envisageable. Nous allons faire le tour des critères pour le recrutement de votre future équipe. Sachez que c’est à vous de vérifier que vos salariés répondent aux exigences de diplôme et d’expérience du décret. Il ne faut donc pas hésiter à demander les photocopies des justificatifs bien entendu, mais également à appeler les anciens employeurs pour s’assurer des périodes effectivement travaillées (avec l’autorisation du candidat obligatoirement). Prenons l’exemple d’une professionnelle titulaire d’un CAP petite enfance, elle peut tout à fait vous apporter un certificat de travail qui notifie qu’elle y a été employée de Novembre 2012 à Décembre 2015. Donc elle possède bien deux ans d’expérience, mais si elle a été en congé maternité puis parental sur une durée totale de deux ans… Il ne lui reste plus qu’une année d’expérience « réelle ».

Le gestionnaire

Vous l’avez lu dans mes précédents articles, il n’y a aucune obligation à ce qu’il soit diplômé de la petite enfance ou en est une quelconque expérience. À noter tout de même que s’il est étranger à cet univers, il devra s’entourer d’un « référent technique ». Dans certains cas l’embauche d’un référent technique vous sera imposé même si vous êtes diplômé de la petite enfance, et peu importe votre diplôme. Selon les PMI dont vous dépendez, sans diplôme, vous pourrez exceptionnellement participer à l’accueil des enfants mais sans compter dans le taux d’encadrement (donc en renfort, et en aucun cas à la place d’un salarié diplômé). Parfois les règles sont plus strictes et vous n’avez aucunement le droit de vous occuper des enfants que vous accueillez. Enfin, dans d’autres cas vous y êtes autorisés pour pallier un cas d’urgence, par exemple un professionnel malade pour qui vous n’avez pas de remplaçant.

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