Posture respectueuse (école alternative sans violence)

La VÉO : qu’est ce que c’est ?

Violence Éducative Ordinaire (VÉO)

Nous sommes nombreux à en avoir déjà entendu parler, mais sans réellement avoir bien compris de quoi il était question. On pense principalement à la fessée, à la gifle…mais la Violence éducative ordinaire ne se résume pas à cela.

En effet, la VÉO regroupe toutes les violences d’intensités différentes, qui semblent communément admises car elles auraient -selon les croyances communes- des vertus « éducatives ». Le terme VÉO fait référence aux travaux d’Olivier MAUREL (cofondateur de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire) et d’Alice MILLER avant lui (Docteure en psychologie, psychothérapeute et auteure de plusieurs livres sur l’influence des maltraitances subies pendant l’enfance dans la vie de l’adulte).

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Pédagogies alternatives (Passées et actuelles ; autour du monde)

Le système scolaire singapourien

Singapour est un jeune pays asiatique qui a connu un essor spectaculaire et fulgurant après la 2nde guerre mondiale, suite à son indépendance proclamée en 1965. Disposant de très peu de ressources naturelles et qui de surcroît ne sont pas renouvelables, ce pays a choisi de tout miser sur ses ressources humaines.

Un programme pour tout changer

Miser sur les ressources humaines passe par l’ « éducation » de la jeunesse, qui est l’avenir d’un pays. Singapour a choisi d’opter pour l’innovation, à la fois pédagogique et technologique – avec un recours intensif à la technologie.

Ils ont adopté un modèle asiatique très traditionnel, et très strict. Ils commencent le matin à 7h30, avec des journées misant tout sur le travail, l’effort et la discipline. C’est un système extrêmement compétitif, qui a ancré dans les esprits le sentiment que la réussite sociale et professionnelle est vitale. Un programme nommé « des écoles qui pensent, une nation qui apprend ».

Ce programme prévoit principalement 2 choses :

  • équilibrer la priorité accordée à l’acquisition du savoir, au développement des compétences et à l’intégration des valeurs traditionnelles asiatiques (comme travail et discipline). Cela passe par des méthodes d’enseignement voulues engageantes et efficaces, ainsi que par des évaluations globales et récurrentes ; 
  • investir plus de ressources dans la main-d’œuvre, le financement et les infrastructures.

Le gouvernement indonésien a donc choisi de consacrer 20% de son budget total à l’enseignement, sachant que l’éducation dans ce pays participe réellement au développement économique et social, et sert de modèle international.

Ce budget est pour une bonne partie investi dans la formation des enseignants. En effet, après avoir tout mis en œuvre pour accroître les effectifs, le gouvernement s’est attaché à la qualité de l’enseignement, puis à l’aide apportée aux enfants afin qu’ils atteignent leur plein potentiel.

Singapour est ainsi arrivé N°1 de l’enquête Pisa en 2015, pour toutes les matières étudiées. L’enquête PISA est une étude menée par l’OCDE afin d’évaluer le niveau des élèves à une échelle mondiale : Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves. Les derniers résultats ont été publiés en 2016, pour des études menées en 2015. L’Allemagne était alors 16ème, la France 26ème, ex aequo avec l’Autriche, et sur un total de 70 pays étudiés. Les élèves singapouriens avaient en moyenne 2 années d’avance sur les autres élèves de l’OCDE. De nouveaux résultats sont attendus en 2019, basés sur des enquêtes menées en 2018.

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Pédagogies alternatives (Passées et actuelles ; autour du monde)

L’école démocratique

J’ai choisi une école où je suis enfin libre

Une idée

L’école démocratique, c’est une théorie, une philosophie de vie : il ne s’agit pas d’une école en particulier (même si celle de Sudbury est considérée comme un modèle pour beaucoup), mais d’une nouvelle idée de l’école. Les écoles démocratiques sont nées d’une réflexion, menée aux États-Unis et en Europe. Les origines de ce courant de pensée remontent au moins au XVIIème siècle, comme en témoigne notamment l’ouvrage de John Lock, « Pensées sur l’éducation », où il est un des premiers à déplorer que les apprentissages soient contraints et forcés, et à encourager au contraire un apprentissage mené par l’enfant.

Les pionniers

Plusieurs pédagogues reconnus à l’origine des pédagogies alternatives s’inspirent largement, et chacun à sa manière, de cette idée – l’enfant mène lui-même ses apprentissages. Il y eut au début du XXème siècle plusieurs expériences menées dans des classes d’écoles publiques, dans différents pays. Ces nouveaux modes de fonctionnement à l’essai s’inspiraient beaucoup de la pédagogie Freinet. L’idée de départ était de proposer une nouvelle approche au sein des classes, sans penser forcément à créer un nouveau type d’école. Toutefois, les observations menées auprès des « enfants testeurs », ont permis de poser peu à peu les fondements d’une nouvelle école. Les pères des écoles démocratiques ont commencé par se détacher des programmes et techniques formelles. Au contraire, ils avaient à cœur de créer un nouvel environnement plus propice aux apprentissages naturels, en proposant des environnements qui allaient provoquer la découverte et l’apprentissage, et en stimulant l’autogestion du groupe. Les 1ères expériences ont porté sur le langage : les enfants apprenaient en étant exposés à différents langages.

Les fondements de l’école démocratique

La plus ancienne école démocratique encore en activité aujourd’hui a été fondée en Angleterre en 1921 : Summerhill, par Alexander Neill. On y retrouve les principes fondamentaux de l’école démocratique : 

  • Les cours sont facultatifs ;
  • On apprend sans aucune contrainte ;
  • Les enfants décident eux-mêmes du déroulement de leur journée ;
  • La gestion de l’école est basée sur l’égalité des voix de ses membres ;
  • Les élèves établissent eux-mêmes les règles qui régissent l’école, après discussion commune ;
  • Une sorte de « cour de justice » se réunit chaque semaine, afin de résoudre les problèmes et de prendre des décisions tous ensemble. Enfants comme accompagnants participent à ces conseils.

Qu’on l’appelle école démocratique, école dynamique, ou même école du 3ème type (l’école du 1er type étant une école traditionnelle, l’école du 2ème type regroupant les écoles utilisant des pédagogies actives), on parle bien toujours du même concept, avec des écoles fondées sur les mêmes principes de base que nous venons d’énumérer.

Le modèle : Sudbury

Dans les années 60, il y eut aux États-Unis une série de créations d’écoles inspirées de Summerhill. La plus célèbre est la Sudbury Valley School, qui fut fondée en 1968 par un couple d’anciens universitaires. Cette école inspira bon nombre d’écoles démocratiques en France (et notamment celle de Ramïn Farhangi). Les enfants y sont considérés comme des individus uniques, et des êtres humains à part entière, indépendants de leurs parents – ils ne sont pas inférieurs parce que ce sont des enfants. Toutes les écoles démocratiques n’ont pas forcément le même type de fonctionnement, mais elles partagent les mêmes principes fondateurs. On peut distinguer des écoles « type Sudbury », et d’autres : c’est le principe même de la démocratie. On trouve également des écoles classiques qui expérimentent dans une ou plusieurs classes un fonctionnement démocratique (en France, le Lycée autogéré de Paris ou le Lycée expérimental de St Nazaire).

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Pédagogies alternatives (Passées et actuelles ; autour du monde)

Les écoles Steiner-Waldorf

Quelle est la nature de cette pédagogie ?

Les écoles Steiner-Waldorf proposent une autre forme d’éducation, basée sur la pédagogie du même nom : c’est une des pédagogies alternatives, qui ont aujourd’hui le vent en poupe.

La pédagogie Steiner-Waldorf tire son nom de Rudolf Steiner, philosophe autrichien, père de l’anthroposophie (mouvement créé dans les années 1910, fondé sur la proximité avec la Nature, et qui voit le monde comme régi par des forces spirituelles). L’anthroposophie est un mouvement répandu aujourd’hui, principalement en Europe et aux États-Unis.

La pédagogie Steiner-Waldorf propose une éducation complète, respectueuse de l’enfant, en ce sens qu’elle s’adapte à son rythme et s’intéresse à chaque individu et à ses centres d’intérêts propres. Le rôle des adultes enseignants est de reconnaître ces centres d’intérêts en chaque élève, et de leur permettre ensuite de développer et de valoriser leurs aptitudes.

Le but des écoles Steiner-Waldorf est de former des êtres vivants heureux, responsables et autonomes, doués de réflexion, qui œuvreront plus tard pour le monde dans lequel ils évolueront, en étant capable d’y porter un regard critique et analytique. Les écoles Waldorf se distinguent du système scolaire classique en ce qu’elles ne se contentent pas de transmettre un savoir, mais veulent former des êtres épanouis et réfléchis.

Toutes les matières y sont étudiées, indépendamment des programmes de l’Éducation Nationale, et en insistant particulièrement sur les choses naturelles et sur les activités artistiques, qui sont au cœur de la pédagogie Steiner, et considérées comme essentielles à l’épanouissement des individus.

Comment fonctionnent les écoles Waldorf ?

On compte aujourd’hui environ 800 écoles Waldorf dans le monde, dont 17 en France. Elles accueillent les enfants du niveau maternelle au niveau terminale (de 3 ans à 17 ans).

Le jardin d’enfants accueille les enfants de 3 à 6 ans révolus, le primaire accueille les enfants de 7 à 12 ans, puis le secondaire les enfants de 13 à 17 ans.

Une grande particularité de ces écoles est qu’un même enseignant principal suit les élèves durant tout un cycle (jardin, primaire ou secondaire). Ces enseignants principaux sont épaulés par des enseignants spécialisés chacun dans une matière spécifique, qui suivent aussi les enfants tout au long de leur scolarité : dans la mesure du possible et indépendamment des soucis extérieurs de santé ou autre, un même professeur de mathématiques par exemple, suivra un élève Waldorf de 7 à 17 ans. Ce système contribue grandement à perpétrer le climat de confiance voulu dans ces écoles, et favorise l’épanouissement de chacun dans une matière (par exemple, en diminuant considérablement les stress liés chaque année aux changements d’enseignants que l’on rencontre dans les établissements classiques).

Les écoles Waldorf sont conçues pour rester à taille humaine, avec pas plus de 450 élèves maximum pour toute l’école, et pas plus de 30 élèves par classe (les effectifs se situent généralement autour de 20). Les parents sont invités à entretenir un contact régulier voire constant avec les enseignants, afin de partager pour accompagner au mieux l’enfant dans son développement.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la majorité de la population des écoles Waldorf est issue des classes moyennes. Les fonds de solidarité sont assez souvent utilisés dans ces écoles. Certaines fonctionnent sous contrat associatif.

Les écoles Waldorf visent à répondre aux besoins individuels de chaque enfant, et à les accompagner au mieux dans l’épanouissement de leurs goûts et de leurs capacités. Il n’y a donc aucune condition d’admission pour les enfants, dans ces écoles qui se veulent axées sur une grande tolérance, sans sectarisme ni favoritisme quels qu’ils soient. Les enfants ayant des difficultés diverses y sont également les bienvenus.

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