Aujourd’hui nous vous partageons le témoignage d’une maman, qui raconte la déscolarisation de sa fille, en octobre dernier, après plusieurs années remplies de difficultés en milieu scolaire.
La maman rapporte que sa fille était heureuse d’aller en classe, jusqu’au CE2. Cette année-là, elle s’est retrouvée avec une instit proche de la retraite, assez « vieille école » et qui n’hésitait pas à distribuer des punitions sous forme notamment de lignes à recopier.
L’enfant commença par avoir des maux de ventre, sans raison médicale évidente. Elle reçut un traitement homéopathique et avait pour consigne de ne jamais se retenir ni d’attendre pour aller aux toilettes – y compris donc sur le temps scolaire. C’est là que ça a commencé à sérieusement coincer avec l’instit, qui n’admettait pas le caractère physiologique de la condition de l’enfant, mais au contraire mettait cela sur le compte de « caprices ».
Cette réaction eut un effet très délétère sur l’enfant : d’autant plus angoissée et terrifiée par la réaction de l’instit, elle se mit à ne plus écouter ses besoins corporels. Elle termina son année scolaire passablement angoissée, et cette angoisse s’installa au point de devenir chronique. La maman rapporte que son enfant resta angoissée tout le temps de sa scolarité.
A cette angoisse aberrante créée et alimentée par l’instit, vint s’ajouter en classe de CM2 le harcèlement par d’autres élèves – simplement dit la maman, parce que son enfant « ne rentrait pas dans le moule », mais se démarquait par son style, ses goûts, …
Les années de collège restèrent chaotiques, sous la houlette notamment d’un CPE très jugeant et culpabilisant. L’enfant commença à parler vraiment sérieusement d’IEF en année de 5ème :
Elle m’en avait parlé déjà bien avant, mais en 5ème elle était beaucoup plus déterminée. Elle l’évoquait assez régulièrement mais j’avoue que je n’y prêtais pas attention, pour moi c’était une envie de s’orienter vers une scolarité qui était plus facile à ses yeux. Je sais aujourd’hui que ce n’était pas du tout le cas, qu’elle était bien renseignée sur les difficultés que cela représente et l’assiduité que le travail à la maison demande. Elle a des amies sur les réseaux sociaux, dans le domaine des sports équestres notamment, qui suivent ce type de scolarité depuis des années car elles sont engagées à un haut niveau de compétition par exemple, mais elle avait également déjà effectué des recherches de son côté pour trouver une alternative avant de les rencontrer.
En classe de 4ème, le harcèlement scolaire reprit, en même temps qu’une cabale de la part d’un des professeurs, et ce bien que l’enfant soit plutôt brillante et studieuse – son seul défaut étant alors de ne pas retenir les tables de conjugaison… La même année (2019) un diagnostic d’épilepsie fut posé, expliquant ainsi les quelques difficultés d’apprentissage éprouvées par la jeune fille.
La maman finit par lâcher prise sur ses réticences, et accepta finalement l’IEF, avec cours complet du CNED, autorisé par le DASEN (et donc gratuit, en passant par un diagnostic d’épilepsie).
J’ai pris RDV avec un maximum de personnes pour être sûre de trouver LA bonne personne car en lisant les témoignages sur la page Facebook de l’APS (Association Phobie Scolaire) je me suis rendue compte que le chemin pouvait être long. Le CNED a été décidé dès le jour où elle a craqué (c’était son souhait) mais a débuté début décembre, le temps de faire toutes les démarches et d’obtenir l’accord du DAESEN. Dans l’intervalle, elle a fait un break total sur les apprentissages.
~Témoignage anonyme, pour school.ityourself.
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